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Interview d'Alban Paulh, auteur du roman psychologique "Si c'est amer, tu dois l'aimer"

Dernière mise à jour : 21 avr.


Bonjour Alban Paulh, vous avez déposé mi-janvier un manuscrit intitulé « Si c’est amer, tu dois l’aimer » sur Monbestseller dans la catégorie Roman-Psychologique. En un mois et demi, il a été propulsé en tête du Wall of Books des succès du mois et il s’y maintient depuis quasiment deux mois. Quelle a été votre réaction face à cette ascension fulgurante?

A-P : La surprise d’abord, bien entendu ! La satisfaction ensuite car ce positionnement grâce aux lecteurs de MBS (qu’ils soient remerciés chaleureusement) a offert à ce travail d’auteur la possibilité d’être vu, lu et critiqué par plus de cinq mille lecteurs. Certains retours m’ont permis de continuer à le travailler et l’améliorer, espérant le rendre digne de la confiance de nombreux autres lecteurs.

D’où vous est venue l’idée d’écrire ce livre ?

A-P : Vieille histoire ! Impossible de la dévoiler entièrement sans divulguer la fin du roman. Le processus a commencé il y a vingt-sept ans. Au départ, travail cathartique rédigé en 1995, en parallèle à une psychothérapie motivée par un burn-out... Redécouverte par hasard du manuscrit poussiéreux en haut d’une étagère, il y a quelques mois. Amusement ! Pourquoi ne pas en faire un roman psychologique ? Grand labeur que de métamorphoser un vomissement cathartique incontrôlé en roman psycho-érotico-polar ! Véritable défi. Quelques réminiscences de douleur auto-biographique au cœur de l'intrigue ne facilitent pas la mise à distance de l’auteur. Comment ménager assez d'espace pour que puisse se déployer l'imaginaire du lecteur ? Le premier jet avait été écrit et interrompu, sous menace de mort imminente… Le deuxième se propose de témoigner d’une capacité de résilience. Pas évident !

De quoi parle le livre et comment est-il construit ?

A-P : Il ne s’agit pas d’un roman auto-biographique au sens strict du terme. Même si les décors, les lieux de vie et les personnages correspondent tous à un univers qui a existé et a été vécu dramatiquement par l’auteur à différentes périodes de sa vie, aucune personnalité n’est transposable telle quelle dans la réalité. Le fil rouge de l’intrigue se déroule sur fond d’amnésie du personnage principal. À la recherche de son passé, égaré dans le labyrinthe des passions,Lambert tente à travers les femmes de rassembler les fragments d’un amour maternel inconnu. Le livre est construit autour des rencontres qu’il fait. Celles-ci mettent le projecteur sur des facettes extrêmement disparates d’une société au sein de laquelle il ne trouve pas sa place. Chacune éveille en lui un questionnement obsessionnel sur la cause de cette inadéquation. Par effet miroir, le lecteur découvre progressivement que tous les personnages qui orbitent à la périphérie de Lambert cachent une réalité qui ne correspond pas à la façade qu’ils lui montrent. Paradoxalement, sa fragilité et sa naïveté en font un candide qui amène les un et les autres à balayer devant leur porte, alors même qu’ils entreprennent de le remettre en phase avec son passé.

Quel est l’univers du livre ?

A-P : L’univers du livre passe d’abord par le filtre halluciné des yeux de Lambert qui erre sans repère. Habité par une angoisse obsessionnelle, il tente de se raccrocher à ce qu’il peut… sans comprendre ce qu’il cherche. Son amnésie, teintée de relents d’une culpabilité dont il n’a pas l’explication, lui rend l’existence insupportable. Cette amnésie pourrait presque sembler contagieuse. Sur son passage, les protagonistes du roman réalisent leur propre amnésie. Depuis des années, sans qu’ils en aient conscience, elle leur a fait reléguer aux oubliettes la vie qu’ils avaient rêvée. La chute, au réveil, est proportionnelle au degré de cécité de chacun. La panoplie des codes moraux et religieux, propre à chaque pièce de ce puzzle sociétal, emprisonne les personnages dans des doubles contraintes qui effondrent leurs certitudes affichées. Ils frisent, eux aussi la folie, quand s’exprime, dans le sillage de Lambert, le retour du refoulé. Finalement, tous aspirent à éloigner ce maudit amnésique de leur vie en le rendant à la sienne. Chacun pour des motivations qui lui sont propres ! Aucun pour le véritable intérêt et la survie du pauvre Lambert dont le retour à la réalité risque d’être fatal. Quel en sera le dénouement ?

Combien de temps vous a pris l’écriture de ce livre ?

A-P : La première écriture, thérapeutique, avait duré plus d’un an. La fin n’était pas celle du roman actuel. Le livre se terminait au chapitre 43. Ensuite après 27 ans d’oubli, le manuscrit s’est rappelé au bon souvenir de son auteur. Il a fallu scanner en feuille à feuille, au format OCR, le seul manuscrit papier encore existant pour recréer un document sous libre-office et entreprendre de le réécrire. Ça a duré une dizaine de mois. Le roman compte un chapitre supplémentaire. Un épilogue témoigne du résultat des 27 années écoulées qui ont fait du jeune primo-écrivain névrosé, un vieux primo-romancier plus posé. L’heure du bilan !

Est-ce votre premier livre ?

A-P : Vous allez peut-être penser à une plaisanterie mais c’est impossible à dire. Un autre roman de jeunesse attend d’être exhumé. Totale incapacité à dire s’il a été rédigé avant ou après celui-ci. Malgré une relecture du début, aucun souvenir ni de la suite ni de la chute... Restant d’amnésie ou début d’Alzheimer ??? La numérisation est en cours afin d’évaluer s’il mérite d’être réécrit et diffusé. Auquel cas, il arriverait dans quelques mois sur Altramenta.

Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs ?

A-P : Avant tout un vécu et de l’émotion ! Au delà de la superficialité qui conduit certains à qualifier de cliché toute situation en apparence ordinaire, il semble possible d’amener son lecteur à entrer dans une autre qualité de sensibilité et d'ouverture. Percevoir la légitimité de chacun à exister dans son authenticité et sa différence peut devenir alors un enrichissement qui n’a rien d’intellectuel.Le jeu des conventions sociales, des tabous moraux et des crispations réactionnaires peut subitement devenir hors de propos. À travers les contrastes d’ambiances contradictoires, le lecteur peut commencer à envisager d’autres référentiels que le sien. La motivation personnelle à ce partage d’écriture s’exprime dans le dernier chapitre. À l'arrivée, la seule récompense de ce voyage en sincérité serait, pour son non-auteur, d'avoir semé en le cœur, ne serait-ce que d'un lecteur, une graine de résilience. Selon lui, au-delà du malheur, jamais rien n'est définitivement foutu. Le bonheur peut même être au rendez-vous. Qui l’eût cru ?

Alban PAULH

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